Dans les deux derniers articles, nous étions à Berlin et Montpellier, nos deux premières destinations européennes. Les liens pour ces articles sont ici : Berlin / Montpellier. Nous voici donc parti pour cette troisième et dernière semaine de l’aventure de «Gaby et Anthony en échange Jive-Culturel».

 

Après ces deux merveilleuses semaines d’enseignement, il est temps de partir pour un festival européen orienté musique des années 50. Une fois rejoints par deux amis danseurs, nous nous sommes rendus en voiture de Paris vers Londres comme première halte.

Nous n’avions jamais passé sous la manche, avec le train …, et en auto en même temps. C’est une expérience futuriste à vivre. Aussi, ce qui est «drôle» depuis le début de notre périple, c’est que plus de la moitié des monuments que nous voulions visiter étaient en travaux. Et ça n’a pas manqué non plus dans la capitale anglaise… le Big Ben et les monuments aux environs étaient recouverts de drapés blancs, pour cause de rénovations. Au moins, les cabines typiques rouges sont encore disponibles. Le lendemain matin, nous sommes en route pour le Hemsby Rockabilly Weekend, complètement à l’est de l’ile, et ce en conduite inversée. Un vrai panard ! Pour de vrai ! Ça prend quelques minutes pour s’adapter et parfois ça demande de se rappeler les fondamentaux, mais inversés, et c’est rapidement assimilé. 🙂

 

 

Le Hemsby Rockabilly Weekend existe depuis 30 ans. À raison de deux événements par année, un en en mai et l’autre en octobre. Durant ces trois jours, vous avez l’occasion d’assister à de multiples concerts et de danser sur des sets de DJ 100% vinyles dans les styles variés que sont le Doo Wop, le Rock’n’roll et le Rockabilly, mais aussi sur toutes les variantes des années 50-60.

 

Les groupes invités

Pendant ce weekend nous avons pu voir des groupes vraiment intéressants. Certains sont plutôt orienté «Boppin» comme avec Jack Baymoore (Suède) et Barny & The Rhythm All Stars (France). Il y avait aussi The Del Prince (Espagne) qui interprète un style année 60 Doo Wop. Présent ce weekend, on peut assister au spectacle de Gary U.S. Bonds (É.-U.). Dit comme ça, il se peut une sachiez pas qui il est. Sa musique sonne twist, Rock’n’roll flower pour les danseurs de Jive et Boogie-woogie. Je vous laisse une vidéo de son spectacle filmé par PonytailRuthune page Youtube où l’on trouve beaucoup de vidéos de concerts et moments rockabilly anglais. L’humour de cette légende devenue aujourd’hui grand-père est vraiment génial. Entre ses différents morceaux, notre ami passe son temps à rigoler avec le groupe, lancer des blagues au public et même signer des autographes durant les solos des musiciens. Ce qui rendait la personne encore plus attachante, c’est de le voir lire les paroles d’une chanson écrite et composée pendant la journée même. Je n’ai pas mémorisé les paroles, mais à voir le contenu de ses blagues, ça devait probablement parler de femmes et d’alcool, de fête et de blagues potentiellement coquines. Bref un beau spectacle festif.

 

 

Le groupe de musique qui l’ accompagnait possède sa propre structure distincte. Spencer, le chanteur vient de Toronto (Canada) tandis que le reste du groupe, du Royaume-Uni. Il s’agit de MFC Chicken. L’école de danse JiveStudio l’avait invité durant l’été 2017 comme DJ vinyles pour nos amis danseurs. Ce fut un plaisir de le voir ici avec son vrai groupe, car leur spectacle a embrasé le festival du Hemsby Rockabilly Weekend. Je vous laisse regarder quelques vidéos de ce merveilleux groupe présent sur la même page Youtube mentionnée plus haut ou encore juste en dessous.

 

 

La danse

Ce qui est intéressant quand on voyage depuis un continent vers un autre dans un festival où les gens dansent sur les mêmes musiques que vous, c’est de se rendre compte de la variété de styles. Il y en a pour tous les goûts. Tous les âges. Toutes les inspirations. J’en ai déjà parlé dans le podcast sur Viva Las Vegas. Contrairement à chez nous, au Canada, les Djs ont tendance à jouer sept musiques de Jive, sept musiques de Stroll et sept musiques de Bop. On a donc le temps d’observer plus attentivement les styles et variations de tout à chacun.

Durant ce séjour, nous avons suivi un cours de Jive à l’anglaise par Kav Kavanagh et sa femme Rossella Piccolo. Ils enseignent et sont propriétaire de l’école Jive After 5. Punaise ! En regardant attentivement les informations de cette école, je me rends compte qu’elle a été créée en 1984, mon année de naissance … Bref. Leur style de danse est différent du nôtre au Québec. Ça reste plus proche de ses origines. C’est fou comment apprendre de quelqu’un qu’on ne connaît pas peut vous ouvrir des portes dans votre propre danse, juste parce que nous avons abordé un concept auquel on n’avait pas pensé. On a aussi eu l’occasion de pouvoir admirer 2 danseurs de Jive style Old School que j’admire de par leur énergie et leur façon de se déplacer sur la piste, il s’agit de Marc et Geneviève, qu’on peut apercevoir dans la vidéo ci-dessous.

 

 

Compétition

Enfin dernière soirée dimanche soir. C’est ce soir là qu’avait lieu la compétition de Rockabilly Jive. Avec Gaby et nos deux amis compères de voyage, nous nous sommes lancés dans la compétition. Il s’agit ici d’une formule de type Strictly, mais sans Spotlight. C’est-à-dire que tout le monde danse tout le temps en même temps. Contrairement aux habitudes que nous avons au Québec, on ne danse pas sur une minute ou une minute trente par chansons, mais bien sur la chanson AU COMPLET. On est bienheureux d’avoir gagné ce Contest dans un pays où nous sommes de parfaits inconnus. Ce fut une très belle expérience suivie de belles conversations avec plusieurs personnes curieuses.

 

 

Ce que j’aime dans les festivals Rockabilly et Rock’n’roll, c’est la possibilité de se fournir en vêtements vintage et reproductions. Mais surtout la possibilité d’avoir l’accès à une collection impressionnante de vinyles. J’ai d’ailleurs moi-même claqué un petit budget pour plusieurs galettes de vinyles. Par exemple celui de Marcel Bontempi qui contient le titre «Dig a hole», musique utilisée cet été pour une troupe de bop à Montréal.

 

Conclusion

Ce voyage fut très intéressant. En 3 semaines, nous avons vécu 3 étapes toutes différentes. La première était un vrai échange de connaissances entre deux écoles, soit l’École de danse JiveStudio et Jiving Rocket Berlin. La seconde étape était d’enseigner le Rockabilly Jive à des danseurs d’un autre style de chez SwingJammer à Montpellier. Et enfin la toute dernière étape, celle que résume cet article, participer à festival avec des danseurs d’autres horizons et écouter de la musique qu’on entend que trop rarement. C’est le pied !!!!

Cette aventure n’aurait jamais été possible sans le travail réalisé avec Gabrielle, ma partenaire, le soutien des amis et de la famille, également sans l’accueil de nos hôtes dans les différentes places. Mais aussi sans le soutien financier de l’École danse JiveStudio et de l’association Danse Swing Canada qui nous ont permis de financer une partie de nos billets de transport afin de pouvoir ramener du nouveau stock et de l’expérience au Québec. Enfin l’accès au festival a été possible grâce à Negin Madani de Rewin Dance Revival, un prix qu’elle a mis en jeu lors du dernier Jivefest de Montréal, un festival de danse orienté années 50.

 

par Anthony Demeter